Le carnet d'importance de Rei...

Clients:

Monsieur. S : 15h, vendredi
Monsieur. A : 22h Dimanche
Monsieur. N : 19h Lundi au restaurant
Monsieur. A : 23h Lundi
Monsieur. Y : 12h Mardi
Monsieur. T : 18h Mardi

Important !

- Payer loyer avant départ
- Saluer Mère
- Jeter les poubelles
- Faire valises
- Prendre auprés des clients l'argent
- Virer sur le compte l'argent
- Nettoyer le frigo
- Ranger l'appartement

Courses:

- Caramels
- Clopes
- Prés.
- eau


LAISSEZ-MOI CLOPPER EN PAIX, MERDE !!!!

Je suis née une nuit d’hiver dans un de ces grands immeubles qui peuplent la capitale. Il paraît que à ce moment de la neige est tombée, peu de poudre blanche sur l’immensité de la ville. Et moi qui ai vu le jour fille, suis devenue garçon. Ce depuis ma naissance. Ma mère m’a habillée de vêtements masculins, m’entourant de jouets masculins et d’un univers masculin. Elle ne m’achetait jamais de poupées, toujours des voitures de courses, choses auxquels j’ai fini par m’habituer. Je fus un enfant très sage, obéissant, ouvert, amical. Le nom de Rei me convenait bien. Et je me suis fais des amis garçons à la maternelle, venant à me prendre moi-même pour un gars. Je jouais au ballon avec eux, gardant les cheveux courts, le foot m’intéressait ainsi que toutes ces idées masculines. Il ne me serait jamais venu à l’idée d’être une fille… Et tout le monde me prenait pour tel : Rei Ayase, un jeune garçon. Ma mère m’avait faite inscrire dans chaque établissement avec un uniforme masculin, ce qui n’étonnait personne.
Peu avant ma naissance, on avait apprit que mon père avait une amante et cette femme fut violée par le même homme, portant plainte par la suite. Le nom d’Ayase a été démoli, mon père a perdu mais ma mère l’a gardé… Ils m’ont eu moi pour redorer le blason familial. Qui dit garçon, dit honneur et je n’allais pas les détromper… J’avais d’excellentes notes dans toutes les matières, j’étais brillante.
Cela aurait pu continuer mais un jour, alors que j’entrai au collège et que je jouais au ballon dans la cour avec mes amis, une fille vint me voir et demanda à me parler :
- Yuko-chan me dit de t’avouer qu’elle te trouve très beau et qu’elle aimerait sortir avec toi…
Cette déclaration d’amour brisa quelque peu mon voile d’ignorance et je répondis innocemment :
- Mais je suis une fille…
- Vraiment ? Alors pourquoi portes-tu cet uniforme ?
- C’est ma mère qui le veut.
Comme pour m’excuser, j’agitais les longues manches de ma veste de collégien, souriant à la jeune fille qui s’enfuit rapidement. Et dans les jours suivants, la tension fut tendue et je sentais une certaine colère bourdonner contre ma personne : « T’as vu ? Ce mec enfaîte c’est une fille… » et plus personne ne parler, ni fille, ni garçon. Ma nouvelle identité avait fait le tour du collège et je ne savais plus quoi faire, n’osant dire à ma mère que je leur avais avoué.
Un soir, désespérée, je me suis regardée dans la glace de ma salle-de-bain, après mon bain, trouvant mon corps si plat, me demandant comment ce visage pouvait être féminine. Saisie d’une brusque intuition, j’ai sautée dans mes vêtements, pris mes économies :
- J’vais réviser chez Yo-kun !
- A cette heure-là Rei ?
- Oui maman, à plus tard !
Et je suis sortie en claquant la porte violement pour me ruer dans le magasin de vêtements le plus proche. Arrivée là, j’ai achetée une petite robe pas trop coûteuse, imprimée de cerises. Tenant ce trophée honteux sous mon bras, je me suis précipitée dans un institut de beauté pour voir s’ils voudraient bien de moi. Je suis entrée, timide et demandé à la vendeuse souriante :
- J’aimerai un maquillage de fille…
- Mais tu es un petit garçon ?!
- Non, je suis une fille !
Haussant les épaules, elle m’a faite asseoir et m’a littéralement transformée. Je ne me reconnaissais plus : ces yeux sombres aux longs cils recourbés. J’ai su alors à quoi ressemblait mon vrai visage. Je me suis retenue de pleurer :
- Mon vrai visage…
- Comment ?
- Rien, merci pour tout…
J’ai enfilée la robe avec aisance et suis partie de l’institut après avoir payé, une curieuse impression dans le cœur. A peine quelques pas faits, une voix m’a hélée, grave et mature :
- Eh, petite !
Je me suis tournée vers la personne en question, repérant un groupe de garçons plus âgés que moi. Mais je me sentais bien, pour la première fois de ma vie, on m’avait reconnue comme fille !
- Oui ? Ai-je fais
- Not’ chef veut t’parler !
Curieuse, je me suis avancée. Leur chef en question était un garçon charmant et âgé de 17 ans, je l’ai su plus tard, se prénommant Takumi :
- Tu t’appelle comment petite ?
- Re…Reira. Me suis-je présentée
- Reira, tu veux que je te fasse goûter à quelque chose de cool ? Tu es tellement mignonne.
Avec un grand sourire, il m’a tendue la cigarette qu’il tenait. Et sans hésitation j’ai tirée dessus.
Par la suite, je suis rentrée, des étoiles dans les yeux. Ma mère m’a criée dessus mais j’avais promis à Takumi de revenir. Ce que j’ai fais, chaque soir après les cours, me maquillant rapidement dans les toilettes du collège et enfilant à la va-vite des vêtements féminins que j’avais achetés avec mes économies de plus en plus diminuées.
Cette bande de garçons, toujours assise au même endroit, m’apprenait de tonnes de choses amusantes, comme voler dans les magasins. Et peu à peu, je suis tombée amoureuse de Takumi, sans m’en rendre compte. Je ne connaissais pas ce sentiment et il prenait de plus en plus de place mais je n’osais m’en ouvrir au garçon.
Mes notes dégringolaient de plus belle. Un jour, après que ma mère m’ait passée un sacré savon, et que je faisais un air contrit, les garçons m’ont questionnée :
- Reira, pourquoi tu fais cette gueule ?
- Ma mère m’a enguelée à cause de mes notes…
- Alala, ça va faire bientôt deux ans qu’on traîne ensemble, non ?
- Peut-être…
- Et bien, samedi prochain il y aura une fête pour Takumi qui va partir en université. Il y aura de la cigarette et de l’alcool ne t’inquiète pas…
- Takumi va partir ? Me suis-je inquiétée
- Oui, mais pas tout de suite…
J’ai baissée la tête, promettant de venir à la fête. Je n’avais pas remarquées les cerisiers en fleurs. Alors que pour Takumi cela prédisait la fin du lycée. Il m’avait tant aidée. Et j’allais avoir treize ans. J’aurai aimé qu’il reste prés de moi…
Le samedi d’après, j’ai comme d’habitude trouvée une excuse et suis arrivée à la fête. Takumi m’a donnée une petite robe décolletée pour mes nouvelles formes que j’ai tout de suite enfilée. Et nous avons tous commencé à boire et à fumer, moi de même. Je me suis retrouvée coincée en fin de soirée avec le garçon ivre qui a finalement sortie un caillou blanc de son sac :
- C’est quoi ? Ai-je demandé
- Le paradis, j’vais t’faire goûter…
Et ma première virée en enfer a été terrible. J’ai vue tant d’étoiles que je ne croyais pas pouvoir aller plus haut mais la lune m’a surprise :
- Je vois des lumières…Me suis-je exclamée
- Normal, t’as sniffé…Bon, écoute Reira, j’t’aime bien, t’es vraiment jolie. Tu voudrais pas …
Il finit sa phrase au creux de mon oreille et je l’ai regardé bizarrement, surprise par sa demande. Au milieu d’ivrogne affalés par terre, cette nuit-là, il me viola mon protecteur, mais je me suis donnée à lui en toute conscience car je me disais qu’il m’aimait…
Par la suite, il voulut m’aider à me faire de l’argent et me présenta des vieux tout en me disant que si je voulais gagner 200 euros, je devais faire avec eux la même chose qu’avec lui. Ce que je fis.
Takumi est parti et j’ai perdu contact avec la bande, travaillant à mon compte sans l’oublier. Je sortais toutes le snuits en boîte, mes notes en cours n’étant jamais aussi basses, continuant à me droguer pour me fournir chez Kao tento, un gars que j’ai retrouvé dans ma classe de lycée. Une nuit d’automne, à mon entrée en 4éme, j’ai couché avec un garçon vite oublié mais si doux, me remémorant souvent cet instant passé avec lui. C’est dans cette vie sale que je me suis roulée, passant au lycée des rebuts avec aucune mention. Là, j’ai retrouvé mon mystérieux inconnu d’une nuit et j’ai lié connaissance avec lui, Kondo Ryu, bien sympathique. Ma mère m’a virée à son deuxième enfant et c’est tout le récit de ma triste vie… Sexe, drogue, fumée…

noire, noire... Cette salle obscure...
Je pense aussi vite que j'écris et tant d'histoire passent devant mes yeux...
Simple métaphore.
Ryu est avec moi, puissant protecteur. Ceux qui me liront pourront dire "étrange manière d'écrire pour une fille qui parle vulgairement" mais cela m'arrange d'avoir un parlé des bas quartiers, cela me permet de mieux gagner ma vie...
La salle où nous sommes est sombres, remplie de rebuts et d'élites. Hésitation. Ryu est prés de moi, je n'ai pas à m'en faire... Mais pourquoi les élites sont-elles si bizarres ? Leurs manies, leurs habitudes, tout nous sépare. Je ne les aime pas, vraiment pas...
la petite Lucy au visage d'ange, la logique kaoru, le froid chialeur de la mort, la gamine baffée: ces personnes avec qui j'ai eu une prise de bec ne me sont totalement indifférentes, elles qui sont si diversifiées.
Amitiée élite rebut est impossible.
Je suis prostituée, j'en ai vu passer des friqués, tous plus gros les uns que les autres. et un élite étudiant dans un bon lycée finira par reprendre l'affaire familiale, prendra du poids, se mariera à une femme qu'il ne baisera jamais et retombera dans les griffes des prostituées. C'est à dire moi. tout est joué d'avance, un scénario qui recommence à l'infini. Les élites mâles, les rebuts mâles appartiennent aux prostituées.
Je parle avec Ryu, il me sert contre lui.C'est agrable d'avoir une chaleur humaine. La salle résonne des discussions fausses et jouées. Chacun est stressé par l'ambiance et je reste planquée dans mon monde irréaliste, caché en Ryu.
Il y a deux ans je l'ai rencontré. Ni un coup de foudre, ni une romance de rêve. Juste une prostituée qui fait son boulot.
Et même si maintenant il ne se passe plus rien avec lui, sentiments et travail s'en mêlent.
Et j'ai un peu mal au coeur de ne plus croire...

Le retour de takumi est passé, périmé... est-ce la raison pourquoi il n'y a aucun prince charmant dans ce monde ? Takumi était une élite... C'est peut-être la raison qui pavve ma haine envers eux. Takumi nous a abandonnés. Pour lui l'université passait avant nous...
Je suis égoïste mais sans cela je ne trouverai pas mon petit bonheur. Cette violence qui m'égaille, douce et dure à la fois...

3 septembre: RDV à la statue d'Hachikô devant la gare, avec Ken. 15 heures

18 Mars: Monsieur. J, entreprise
Penser à aller voir Takumi à l'université
Recevoir payement de Kao Tento. Passer chez lui prendre 15 grammes.
- Courses toujours.
- Changer l'ampoule /!\ pour le retour

****** Deux semaines à destination inconnue ******