[PV]Oh, The Guilt!

Naoko entendit distinctement les pas qui s'avançaient sur le sol de ciment rugueux.
Les légères particules détachées roulaient sous le spieds de quiconque aurait cherché à s'approcher. Cependant, elle ne bougea pas, attendit que la personne face le premier geste.
Et si c'était quelqu'un qui étaient là pour la tuer et bien tant pis!
Elle avait tué quelqu'un, un vie pour une vie comme on disait.

Lorsqu'elle sentit quelque chose lui rentrer dans le bas du dos, elle se dit que cette fois, son heure était finie.
Une voix résonna dans l'atmosphère paisible du lieu qu'elle avait choisi pour mourir, un voix qu'elle n'avait jamais pu supporter.

"Et bien...tue moi, si ça peut te faire jouir ma pauvre Chisuho, ce n'est pas moi qui vais t'en empecher..."

Elle se décida à relever la tête et à faire face à celle qui la menaçait de mort.
Ses yeux et ses joues étaient gonflées d'avoir trop pleurer, et elle avait encore la cornée humide de larmes.

Elle vit la pointe de l'arbalète rouge de sang, et, en fin de compte, ça ne l'étonna même pas

"Il ne t'aura pas fallu longtemps à toi, la pourendeuse d'injustice, la sainte personifiée donnant son argent au tiers-monde, pour laisser libre cours à ta nature profonde.
Au fond, j'avais raison, tu n'es qu'une garce égoïste et vaine...et en plus, tu es lâche. Désolé si ça ne me surprend pas plus de ta part hein?"

Elle avait parlé d'un ton monocorde, triste, sans réelle agression de sa part, juste une énonciation de faits, avec tout de même la satisfaction intérieure d'avoir eu raison depuis le début.

Elle détourna alors la tête et, faisant face à l'océan, elle regarda les vgues se teinter de rose et d'or, le soleil n'allant plus tarder à se lever...

Son bras glissait toujours, lentement, le long de la gorge de Kondo Ryu. Elle en avait presque oublié le contact de sa peau avec l'objet metallique. Rinko ne pensait plus au collier, dans cette étrange furie elle désirait simplement trancher, d'un geste vif, la gorge du jeune homme.
C'est alors que son geste s'acheva dans un crissement étrange, une sensation de résistance sous la lame... Et bientôt s'ensuivit un étrange son, un bip régulier. La jeune élève reprit enfin conscience: elle avait tenté d'égorger un étranger comme s'il n'avait s'agit que d'un vulgaire cochon. Et comme un rappel à l'ordre, étrange signe du destin, au lieu de faire mouche, c'est le collier qu'elle avait rayé, le geste probablement confondu avec une tentative d'évasion.

Le destin nous joue bien des tours quelquefois: là où elle n'aurait finalement pas réussit à tuer sa cible, là où elle fut miraculeusement préservée du nom de meurtrière, les organisateurs agirent à sa place. La mise en garde sonore activé, Rinko comprit enfin que ce "jeu" n'était pas du pipo, que là-haut, ils n'hésiteraient pas utiliser des recours peu scrupuleux.
La lycéenne repoussa le garçon, reculant elle-même de peur que la déflagration se répande au-delà de la gorge du rebut. Elle fixa l'être aux secondes comptées, jusqu'à l'explosion. Ce ne fut que la gorge qui éclata, rappellant presque à la demoiselle qu'elle s'apprétait à lui réserver le même destin -à la différence de la netteté de la plaie occasionnée- une minute avant. Pus elle fixa le mort, s'asseillant au sol, retournée et écoueurée, hochant simplement la tête lorsque Chisuho lui dit aller récupérer ses affaires à la cabane.

Lorsque sa camarade revint, Rinko s'était relevée, bien que légrement choquée, le teint livide. Elle avait déjà prit ses affaires avant la course poursuite, au cas-où. Puis sans un mot ni sourire elle suivit son amie, trop plongée dans de sombres pensées pour passer devant.
Arrivées au port, Rinko remarqua également la présence d'un bateau, ne relevant pas directement l'importance d'un tel véhicule sur cette île. Elle continua à suivre Chisuho jusqu'à comprendre ce que cette dernière avait vu, une personne seule. Restant en retrait, elle observa le dialogue s'établir entre les deux fille. Un noyau se formant au creux de son ventre, comme l'étrange sensation que la situation risquait encore de dégénérer, quoique la fille, Naoko, fut dans leur classe.

Etant donné les provocations émises par celle qui semblait seule, Rinko craignant de devoir encore soutenir Chisuho, à moins qu'elle ne se debrouille et tue, ou n'attaque pas. Cependant, en entendant certanes choses, la pro-américaine ne put s'empêcher de réagir, sortant de son coin et s'approchant de Naoko.

"Si Chisuho avait été comme tu le dis, je serais morte. Donne ton arme au lieu de parler vainement."

Naoko contemplait toujours les teintes ocres et rosées que prenait la mer en ce début d'aube.
Bientôt, le soleil allait s'élever au dessus des flots et éclairerait le décor de sa lueur blafarde de potron-minet.
Elle se demandaitpourquoi elle était encore en vie. Chisuho était peut être une moins que rien mais elle n'était pas connue pour sa patience...
Une autre voix résonna derrière elle.
Elle du se retourner tant la voix ne lui rappelait rien de concret.
Rinko...une jeune fille discrète, dont tout ce qu'elle savait était qu'elle voulait immigrer aux USA.

"Chisuho est peut être une garce hypocrite et arrogante, mais je n'ai jamais dit qu'elle était stupide, alors si elle a pas embrigader une alliée libertaire et gauchisante comme toi dans son trek meurtrier, je ne vais pas l'en blâmer. Quant à mon arme, tu peux toujours venir la chercher..."

Elle ricana intérieurment en pensant à son misérable lance-pierre puis elle voulut se retourner à nouveau pour contempler l'océan, quand Chisuho décida d'interrompre sa méditation

"Je crois que ça veut simplement dire que je suis humaine...après tout, j'aurais moi aussi pu comme toi décider de tuer tous ceux contre qui j'avais une rancune, mais je sais contenir mes pulsions. Je ne suis pas encore un animal et ce n'est pas parce qu'on m'a dit de tuer et qu'on m'a fourni une "arme" que je vais bien sagement obéir. Après tout, le refus de la soumission, ça correspond plutôt bien à mon caractère non? Par contre, vous deux êtes l'illustration parfaite de l'expérience de Milgram mes pauvres..."

Elle décida de se elever, aprèstout, elle préférait mourir debout qu'assise, mais Chisuho l'épata complètement.

"Se battre? De mieux en mieux...si je comprends bien, nous voila revenues à l'age de pierre?
Désolée, mais je ne m'abaisserai pas à quelque chose d'aussi vulgaire...j'ai encore une certaine dignité..."

C'était surprenant comme quelquefois un comique de situation innattendu s'établissait. En effet, prenez deux individus qui se détestent, des filles qui plus est, une île où l'on peut s'entretuer et des armes prévues à cet effet. Et elles papottent au lieu de passer à l'acte. Il s'agissait là de la scène dont était témoin Rinko, mais également de son point de vue. Chisuho avait eu la liberté complète pour faire mouche, mais elle préferait la joute verbale, alors que quelques temps plus tôt elle se mettait en tête de tuer un inconnu. Le collier de ce dernier ayant au passage explosé, pour le plus grand malheur de Rinko qui aurait préféré l'avoir intact sous la main pour le décortiquer et l'analyser.

Peu importe, il était trop tard pour ça, mais ici même, une nouvelle occasion d'obtenir le precieux objet se présentait. Elle laissa donc parler son amie, esperant qu'il s'agissait d'un reglement de comptes pré-mortem. Puis elle écouta la réponse de Naoko, s'adressant en bonne partie à elle. Libertaire et gauchisante... Comme si detester son pays natal et en aimer un autre se résumait à une orientation politique. Mais Rinko n'en tint pas rigueur, c'était le genre de discours qui passait maintenant loin au-dessus de sa tête. Enfin, elle lui proposa de venir récupérer son arme, comme si elle n'avait rien de plus intelligent à faire: pour peu que ce soit un tazer, une seringue empoisonnée ou un couteau de boucher. Il était inutile de se prendre mutuellement pour des idiotes, Rinko repondant froidement.

"Je n'en ai pas la moindre envie. Tu n'es pas vraiment en position de parler, à moins que tu ne nous dissimule une bonne arme. Je veux voir ce que c'est."

Quitte à être parano, c'était toujours mieux que de prendre des risques: accordez votre confiance une seconde de trop au mauvais individu et vous ne passez pas la première nuit, à l'image de Ryu. Naoko enchaîna ensuite sur un discours mi-philosophique, mi-moralisateur. Ainsi donc, elle prenait le duo pour d'abjects moutons suivant les consignes. Rinko n'y réagit pas de manière ouverte, n'en pensant pas moin pour autant.

*Esprit trop fermé, conditionné, se croyant libre. Elle n'a pas comprit que le mal qui est fait ici se combat par le mal... Comme si ça m'éclatait de survivre après les horreurs que j'ai vu. Mais tant qu'on aura pas trouvé comment s'echapper, le seul moyen de savoir sera de tuer. Moi au moins, ce n'est pas à moi-même que je suis soumise!*

Mais après cette sombre pensée, revenons-en à notre comique de situation. Ce fut Chisuho qui épata Rinko en demanda à son adversaire de se battre au corps à corps, sans armes. Surprise, la jeune pro-américaine observa les deux autres élèves tour à tour, les yeux grands ouverts. La proposition de son amie était en effet un peu maladroite, elle comprit le refus de l'ennemie, esperant qu'enfin Chisuho se déciderait à la tuer puisqu'il était inutile de discuter plus longtemps.

-Quel discours si émouvant, voilà que je me met à apprendre que tu as un coeur, je trouve que tu te débrouilles de mieux en mieux, mais que tu t'enfonces pitoyablement aussi de plus en plus dans le ridicule. Tes mots n'ont aucun sens , tu parles pour parler, et évidemment, sans oublier de te donner le bon rôle.

Il ne s'agissait pas d'obéir sagement, tels des robots à des ordres donnés par une instance supérieure. C'était bien plus qu'une histoire d'en faire à sa tête pour prouver que l'on a du caractère. Chisuho était orgeilleuse, n'importe qui pouvait le dire, mais elle était aussi intelligente. Ainsi, sacrifier son image au prix de sa propre vie ne lui posait aucun problème.
De toute façon, cette île était à l'écartde toutes les subtilités lycéennes avec leur principe de groupe et de réputation.

Cela, Naoko faisait semblant de ne pas le comprendre, inventant une excuse bidon sur le fait qu'elle avait bien trop de dignité pour pouvoir tuer qui que ce soit.
Chisuho pensait qu'elle se voilait la face, et cela révélait le vrai caractère de Naoko: elle ne pouvait tuer quelqu'un parce qu'elle avait peur.
Et ceci provoqua une réaction particulière chez la jeune nippone...


Elle éprouva de la compassion, presque une certaine admiration, elle qui avait toujours pensé avoir affaire à un monstre au coeur de pierre, pensant bien plus à sa vie qu'à celle des autres, qui n'aurait pas hésité une seule seconde à étriper tous les élèves sur son chemin, amis ou pas amis.
Elle découvrait son ennemie...
Du coup, Chisuho ne savait plus quoi faire, elle se tenait face à Naoko, en manque d'imagination, bloquée.

-C'est inutile Rinko, tu n'as pas entendu ce que Naoko venait de dire? Elle a un coeur bien trop grand pour oser nous attaquer, nous devrions avoir honte de nous en prendre à une âme si pure!

Elle n'avait rien trouvé d'autre que de continuer à répliquer avec ironie et arrogance, car une rupture dans son comportement aurait pu être suspect.
Cependant, elle voulait en savoir plus, engager un dialogue avec la jeune femme. Le seul moyen d'y parvenir, était de dissimuler ses questions derrière des méchancetés

-Ce n'est pas la Naoko que j'ai vu à la caserne tout à l'heure, on dirait que tu as perdu toute ta superbe. Que s'est il donc passé pour tu te sois rabaissée à cet état si misérable? s'exclama Chisuho en ricanant.

Naoko les regardait tour à tour, toutes les deux.
Elle sentait bien que c'était inutile. Kaoru et Yuneko avait encore eu le désir de s'en sortir autrement que par la violence ou quoi que ce soit d'autre, mais ces deux là avaient déjà abandonner.

"Vous pouvez tenté de justifier vos actions comme vous voulez, le fait est là...vous avez abandonné la lutte, alors assumez le.
Et de toute façon, je n'ai pas besoin de votre approbation pour être comme je suis; Je connais ma valeur et je m'aime comme je suis, pas besoin de vous prouver quoi que ce soit, alors massacré tout le monde si vous voulez, mais n'insultez pas ma manière d'appréhender la situation."

Elle capta la regard condescendant de Rinko, et elle centra son attention sur elle

"Tiens, tu as l'air moins sure de toi tout à coup. Tu arrives ici et tu me donnes des ordres, mais subitement tu refuses d'agir? Tu te caches derrière Chisuho parce que tu as peur de ce que je pourrais te faire, mais quand j'avais une arbalète pointée dan sle dos, tu te sentais vraiment puissante n'est-ce pas?
Tu es lâche et ridicule, mais puisque tu es une camarade de classe, laisse moi quand même t'apprendre quelque chose sur l'Amérique que tu chéris tant.
J'étais choquée dans la salle de classe, et je n'ai pas réalisé tout de suite, mais l'Amérique aussi possède son propre Battle Royale. Sauf que chez eux ça s'appelle 72 Hours mais peu importe...ça t'attire toujours autant à présent?"

Elle avait toujours cette culpabilité que la rongeait au plus profond d'elle même, mais l'attitude de ces deux jeuens filles la répugnait tellemnt qu'elle se devait de réagir

"Il faut dire très chère, qu'à la caserne je n'ai quasiment rien fait. Tu était d'un pathétique, à te rouler au sol pour une miette d'affection envoyée par Akeno, alors que tout le monde savait qu'il avait rompu avec toi depuis longtemps. Et quelle réponse tu as eu? La violence naturellement, et la défense de cette greluche de Yukie, aussi vaine et narcissique que toi."

Elle s'arrêta...elle avait voulu continuer d'une traite, mais elle ne pouvait pas arriver à prononcer les mots qui suivaient...les larmes recommencèrent à couler le long de ses joues alors qu'elle parvenait finalement à s'exprimer

"J'ai tué quelqu'un ok...Akira, le garçon de notre classe...Je l'ai tué sans le vouloir et maintenant...maintenant...
Bref, je ne suis pas comme vous, je ne fanfaronne pas stupidement en me prenant pour la déesse mère parce que j'ai ôté une vie.
La culpabilité me ronge...voilà ce qui a changé...tu es contente?"

[HJ: ça va être très très court mais comme j'ai pas trop le temps en ce moment, Rinko attendra Chisuho à la sortie pour que vous n'ayez pas à attendre mes posts]


Rinko les voyait se disputer, le temps paraissait si long et les deux filles ne semblaient pas décidées à se battre. Elles ne voulaient pas se battre, alors à quoi bon se disputer pendant un moment puisque de toutes manières aucune n'aurait raison de l'autre et elles ne repartiraient pas ensemble main dans la main comme de bonnes amies.
Au contraire leur dispute ne ferait qu'attirer l'attention si quelqu'un passait dans le coin, il vallait mieux trouver un abri. D'autant plus que Naoko était persuadée qu'elles comptaient tuer tout le monde, ce qui était faux, Chisuho aurait mieux fait de ne pas répliquer, c'était inutile et sa fiereté l'empecherait de donner la mort à la langue de vipère.

Puis vint une réplique qu'elle n'aurait jamais dû entendre, cette Naoko continuait de parler sans savoir. Ce n'était pas de la lacheté, ce n'était pas non plus la peur évoquée mais une autre. Et en ce qui concerne les Etats-Unis c'était probablement un mensonge. Rinko répliqua sans regarder, d'une voix lasse.

"C'est ça ouais, adieu... Chisuho je t'attend à l'éxterieur, les leçon de morale de l'autre je-sais-tout risquent d'attirer le prédateur. Je vais faire le guet."

Sans un mot de plus, avec une démarche tout aussi lasse que sa voix, Rinko sortit du hangard. Elle s'adossa à un mur et commença à se curer les ongles à l'aide de son arme. De là elle entendit le rapport, voyant le jour se lever et réalisant qu'elle n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Non, elle ne se cachait pas derrière Chisuho, elle avait juste besoin d'une amie pour la guider un peu, cette île la rendait malade.

( Je suis vraiment désolée pour le retard!! J'étais pas du tout inspirée)


Amérique, Japon, le monde était devenu fou, et ca Chisuho venait de l'apprendre. Comment pouvait on attester par une simple signature, que tuer des êtres vivants, innocents ou coupables d'une vie qui ne leur a pas souri, est un acte autorisé par la loi, presque cautionné?
C'était incompréhensible, d'autant plus que la classe de CHisuho faisait partie de la couche supérieure de la société.

- Tu t'attaques au diable Naoko, tu parles à la vision du visage calme et serein de Rinko, mais tes mots auraient été tout autre si tu l'avais vu se jeter sans aucune crainte sur le corps de Ryu Kondo pour lui trancher la gorge.

Encore une nouvelle série d'insultes, en la faveur de Naoko cette fois ci. C'est vrai qu'il avait été ridicule de prendre la défense de cette imbécile de Yukie Watana, qui au passage était morte dès les premières six heures. Cela avait été un comportement stratégique.

- Je n'y peut rien si tu ignores tout de la notion d'amour. Evidemment, tu peux t'appuyer sur les mensonges qu'Akeno t'as raconté, mais si tu es assez stupide pour tout avaler c'est ton problème, et puis Akeno c'est bien terminé. La preuve, dès que je verrai sa sale gueule, je ne priverai pas pour lui faire pisser le sang!

Elle s'avanca près de Naoko, d'un air "ni vu ni connu", le sourire au lèvres.

- Mais avant d'en arriver à ce point de jouissance extrême, contentons nous de commencer par ce qui n'est "que " orgasmique.

Brutalement, elle faucha de son poing fermé les joues de Naoko. Fermé aussi était son esprit, elle ne devait pas penser.
Mais la jeune femme fondit en larme, cela n'arrangeait en rien les choses. Pire, la situation était encore plus embarassante.

- Je serai contente une fois que j'aurai piétiné ton coeur!